9/05/2018

The picture of Dorian Gray




J'ai fini de lire depuis trois ou quatre jours le seul roman de l'écrivain excentrique, Oscar Wilde. Son oeuvre s'intitule : le portrait de Dorian Gray. Lâche que je suis ou peut être réaliste, je l'ai lu en français. Ce titre est présent dans ma tête depuis des années, et c'est le premier livre que je lis sur mon smartphone. 

L'auteur irlandais aux penchants extravagants et aux aventures scandaleuses avec des hommes, malgré son mariage et les enfants qu'il a eus de sa femme, a signé ici une véritable oeuvre d'art, une oeuvre publiée en 1890. Son talent, son intelligence, son grain de génie ont émané indéniablement de ce roman, surtout via le personnage incroyable de Lord Henri. C'était lui le tuteur du jeune adolescent Dorian Gray, son guide spirituel, celui qui l'a poussé par ses opinions et par le livre qu'il lui a offert, il l'a poussé à se corrompre, à se perdre dans une vie de débauche, de plaisirs insensés, faisant beaucoup de victimes sans jamais se retourner.

Certains affirment que Wilde se projette dans le personnage de Lord Henri, il livre à travers lui ses idées sur l'art, la beauté, la jeunesse, la morale, les plaisirs, et les femmes. Ses propos sont toujours choquants et originaux. Et c'est ce qui m'a le plus séduit dans ce roman, il est plein de réflexions, de philosophie et de fantaisie. Je lisais et relisais certaines phrases, tellement je me projetais dans ce qu'il écrivait. 

Il n'y a que les gens superficiels qui veulent des années pour s'affranchir d'une émotion. Un homme maître de lui-même, peut mettre fin à un chagrin aussi facilement qu'il peut inventer un plaisir. Je ne veux pas être à la merci de mes émotions. Je veux en user, les rendre agréables et les dominer.

Basil est le peintre qui a dressé le portrait du jeune et très beau Dorian Gray, quand il était adolescent pur et innocent. Mais les paroles de Lord Henri, ami de Basil, sur la jeunesse qui se fane, et la beauté qui va avec l'âge ont rendu le jeune Dorian si malheureux qu'il a fait le terrible vœu de rester jeune à jamais et que le portrait puisse vieillir à sa place et subir seul le poids des années.

C'est alors que son souhait s'est concrétisé, mais à quel prix ? Chaque fois qu'il commettait une injustice, un péché, chaque fois qu'il se déshumanisait, qu'il se comportait comme un être égoïste et froid, chaque fois qu'il se souillait, le portrait changeait, à son plus grand effroi, à son plus grand désarroi. La beauté du visage était encore là, mais la pureté et l'innocence ont cédé la place à une mine odieuse et horrible, le sourire devenait moquerie, les yeux pleins de vice et de malice, c'était le reflet non plus de son image, mais de son âme. Il avait beau rester jeune et joli, le portrait était toujours là qui le rappelait à sa triste réalité, qui témoignait de sa laideur, de sa décadence, de sa déchéance dans l’abîme ténébreux de tout ce qui est mal et vil.

Jusqu'au moment où...

Je pourrai continuer mais alors je priverai l'auditoire du plaisir de découvrir ce roman. Mais je dis simplement que pour un écrivain sans morale (si l'on se penche sur sa vie privée) Oscar Wilde a signé là une oeuvre qui malgré les apparences fait l'apologie du bien contre le mal. Il a réservé un sort atroce à celui qui vend son âme au diable et qui croit se tirer d'affaire sans une égratignure. 

- Tous les chemins mènent au même point, ma chère Gladys.
- Quel est-il ?
- La désillusion.

Pour moi le message de l'ouvre est le suivant: on ne peut pas tout avoir (notamment la beauté et la jeunesse éternelle avec en prime le bonheur) et l'on ne peut surtout pas vivre contre sa nature. Dieu a mis en nous l'instinct du bon, l'amour du beau, du pur, du noble. Quiconque prétend pouvoir s'adonner aux péchés, aux injustices, aux crimes de tout genre et continuer sa vie comme si de rien n'était est un simple menteur. La première victime du criminel est ... le criminel lui-même. Chaque fois qu'il fait du tort aux autres, il perd un peu de son humanité et de son âme.

Oscar Wilde lui même a payé ses aventures perverses avec un jeune homme de deux ans de prison, d'un exil à Paris (où il a mouru) et de beaucoup de mélancolie. 

Ne gaspillez pas l'or de vos jours, en écoutant les sots essayant d'arrêter l'inéluctable défaite et gardez-vous de l'ignorant, du commun et du vulgaire... C'est le but maladif, l'idéal faux de notre âge. Vivez ! vivez la merveilleuse vie qui est en vous ! N'en laissez rien perdre ! Cherchez de nouvelles sensations, toujours ! Que rien ne vous effraie...



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